
Cérémonie de Tradition à l'île d'Oléron - 30 avril 2011
Placée sous la Présidence du capitaine de frégate Clivaz commandant
l’école des fusiliers marins, en présence de Monsieur Michel Parent,
maire de Château d'Oléron, du capitaine de vaisseau Lalé, commandant
la marine à Bordeaux, de nombreuses personnalités civiles et
militaires dont l'attaché militaire du Canada, et de plusieurs
associations et amicales patriotiques dont l'amicale du Bataillon
des Fusiliers marins de Rochefort et l'ANFMC, conduite par son
Président, le capitaine de vaisseau Dillenseger et son
vice-président le contre amiral Martinez.
Cérémonie en six parties
-
la revue des troupes par le CF Clivaz
-
la présentation du Drapeau du 1er Régiment de Fusiliers Marins aux
élèves de deux cours de jeunes engagés
-
le baptême des cours qui portent actuellement l’appellation de cours
d'aptitude technique N° 05 et de quartier maître de la flotte n°15 ;
-
la remise des fourragères aux cours nouvellement baptisés «matelot
Normandin et matelot Réart»
-
une remise de décorations
-
une remise de fanion.
La présentation au Drapeau du 1er Régiment de Fusiliers Marins
Temps fort de la formation des élèves, cette présentation au Drapeau
symbolise pour eux l’intégration dans le monde militaire et celui
des fusiliers marins.
Le
Drapeau fut celui de la brigade puis du bataillon de fusiliers
marins de 1915 à 1918, puis l’emblème du 1er Régiment de Fusiliers
Marins de 1940 à 1947.
C’est l’un des 9 Drapeaux de la marine, c’est aussi le troisième
Drapeau le plus décoré de France derrière ceux du RICM et du REI. Il
est confié à la garde de l’école des fusiliers marins depuis 1947.
Le baptême du cours de jeunes engagés
Par
tradition, chaque promotion d’élèves engagés dans la spécialité de
fusilier marin et suivant la formation de 1er niveau, est baptisée
du nom d’un fusilier marin mort pour la France au cours des conflits
qui ont marqué l’histoire de la spécialité.
Le
BAT 05 recevra le nom du "matelot Normandin" du 50ème Régiment
d'Infanterie, mort pour la France le 30 avril 1945 à Oléron et le
QMF 15 celui du « matelot Réart » du Corps Franc Marine, mort pour
la France le 30 avril 1945 à Oléron.
La remise des fourragères
Les
fourragères sont destinées à rappeler de façon apparente et
permanente les actions d’éclat et de bravoure de nos anciens. Elles
ont été attribuées, en leur temps, à des unités combattantes ayant
cumulé un certain nombre de citations à l’ordre de l’armée.
Les
fourragères font partie de l’uniforme de l’unité.
L’école des fusiliers marins porte la fourragère aux couleurs de la
Légion d’Honneur acquise par les fusiliers marins au cours de la
première guerre mondiale et celle aux couleurs de la Croix de la
Libération acquise par les fusiliers marins au cours de la 2ème
guerre mondiale.
La remise de décorations
La
remise d’ordres nationaux tels que la Légion d’Honneur, la Médaille
Militaire et l’Ordre National du Mérite, vient récompenser des
services éminents à la Nation.
Reportage photos cérémonie /
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Autres photos / Reportage photo H. ANUS



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EVOCATION HISTORIQUE DES EVENEMENTS
En 1944, dans la région de Marennes, il se forme plusieurs Corps
Francs Marins dont la plupart des éléments sont recrutés dans les
rangs des résistants, anciens marins, originaires de la Charente, de
Dordogne, de la presqu'île d'Arvert, de Marennes ou de jeunes
volontaires Oléronais expulsés les années précédentes avec leur
famille ou ayant fui l’île dans les mois précédents. En
octobre-novembre ces groupes sont intégrés au 50ème RI sous le
commandement du capitaine de corvette Fournier et au sein du
bataillon de fusiliers marins de Rochefort dont le commandement est
confié au lieutenant de vaisseau DUPIN de SAINT CYR.
En décembre 1944, Ils prennent position de chaque coté de
l’embouchure de la Charente afin d’assurer les missions de
surveillance en mer, de police de la navigation et de défense de la
côte pour éviter les tentatives de contre-attaque allemande.
Après une période de déminage aux abords de Fouras et quelques
opérations de harcèlement sur le front de La Rochelle, un
détachement est envoyé en avril 1945 devant la poche de Royan.
En prévision du débarquement sur Oléron les troupes et le matériel
sont regroupés au Port de la Cayenne sur Marennes, à l’abri des
regards allemands, à partir du 20 avril 1945.
Avant l’aube du 30 avril 1945 les 168 pièces de quatre régiments
d'artillerie français, de la 13ème Brigade d’Artillerie US, et du 1°
Régiment de Canonniers Marins positionnées sur le continent
déversent un déluge de feu d’une violence inouïe sur les positions
fortifiées allemandes. L’aviation alliée entreprend de museler les
pièces d’artillerie de défense côtière, pilonne les champs de mines
et termine la destruction de la citadelle de Château d’Oléron.
A 06h02, à "l’embrun" il gèle, par –7°, après une dernière
préparation très serrée d’artillerie de navires français et
canadiens, les deux premiers éléments de la première vague d’assaut
formée de trois sections de la 1° compagnie du Bataillon de
Fusiliers Marins de Rochefort et de la 5° compagnie du 50° RI,
prennent pied sur la plage de Gatseau près de Saint Trojan les
Bains. La surprise est totale, avec retard les allemands déclenchent
de violents tirs de barrage, les fusiliers et les fantassins du 50°
RI se terrent laissant passer l’orage, reprennent l’offensive,
consolident la tête de pont ce qui permet aux trois éléments de la
vague suivante constituée de la 2° et 3°Cie du BFMR, de la 6ème Cie,
des pionniers et des transmissions du 50° RI d’aménager cette tête
de pont.
A 06h45 les deux vagues d’assaut suivantes prennent position sur
l’île, la tête de pont est définitivement réalisée. La libération de
l’île d’Oléron commence, chaque section se dirige vers son objectif,
l’ennemi réagit faiblement. L’avance des troupes dans l’immense
forêt de Saint Trojan est lente du fait de la traversée des champs
de mines et des tireurs d'élite embusqués. Chaque position allemande
est âprement disputée et livre de très violents engagements.
Dans la soirée, les fusiliers marins ont franchi le champ de mines
entre Le Grand Village et Le Petit Village. A la hauteur du village
des Allassins, les éléments de pointe se heurtent à une résistance
très violente. Les Allemands lancent une contre attaque en direction
de Grand Village. Ces éléments frais aidés par des blindés
bousculent les fusiliers et obligent les hommes de DUPIN de SAINT
CYR à se replier et à établir de solides défenses pour empêcher
l’ennemi de pénétrer dans Le Grand Village. Les hommes de Dupin de
Saint Cyr perdent dans l’engagement quatre tués et dix blessés. Les
mortiers de 76 mm brisent net la contre attaque.
L’étreinte se relâche et les positions sont reprises.
Pendant la journée du 30 avril les forces de débarquement
consolident leurs positions sur le sud de l’île. Plusieurs centaines
d’Allemands se rendent, immédiatement faits prisonniers ils sont
requis pour le déminage des secteurs libérés.
Dans la nuit du 30 avril au 1er mai, un commando composé de 207
volontaires du Corps Francs Marins « Armagnac » aborde au Nord Est
de l’île la plage des Saumonards près de Boyarville entre les
vasières, les
bouchots transformés en pièges, afin de réaliser une nouvelle tête
de pont, créer un second front, réduire les pièces d’artillerie du
Fort des Saumonards au silence, assurer une liaison et soulager les
troupes qui rencontrent des difficultés au Sud de Dolus d’Oléron.
Après bien des hésitations devant les pertes sévères occasionnées
par les troupes de libération et le manque
de contacts avec son autorité hiérarchique, le Capitaine de
Corvette, commandant la garnison de l’île d’Oléron donne l’ordre de
se rendre aux troupes allemandes. A 14h30, après négociations, il
est fait prisonnier dans son blockhaus à Saint Pierre d’Oléron.
En deux jours, la libération de l’Ile d’Oléron est consommée au prix
de pertes relatives qui se réduisent à 18 tués et 55 blessés. Toutes
les troupes de libération engagées, 8882 hommes, lors de cette
opération sont composées uniquement de Combattants Français le plus
souvent issues des maquis du Sud Ouest de la France, des Forces
Françaises Libres, des Forces Navales Françaises Libres et des
troupes du protectorat Libanais. La 1th Tactical Air Force et
l’Artillerie US, la R.A.F ainsi que la Marine du Canada ne devant
quant à elles intervenir que pour couvrir la progression des troupes
à terre.
L’ennemi fort d’un effectif de 1800 hommes Allemands, Italiens,
Russes, Polonais et Autrichiens, perd cent
trente tués ou blessés et 1600 prisonniers.
Ce dernier engagement des troupes françaises, l’arme à la main,
sonnait le glas des troupes allemandes dans les deux Charentes. Les
garnisons de La Rochelle et de l’île de RE déposeront les armes le 9
mai 1945 sans un coup de feu.
Après avoir débarqué de nuit sur plage des Saumonards, c'est au
cours de l'attaque du point fortifié allemand de la Rémigeasse que
le matelot Marcel Normandin trouve une mort glorieuse, le 1er mai
1945. Originaire du Chapuis où il nait le 04 février 1901, inscrit
maritime, il sert dans la marine nationale de 1921 à 1924. Il est
rappelé au service de 1939 à 1940 et sert dans les fusiliers marins
de Charente. Volontaire, il reprend du service en 1944 et intègre le
"Corps Franc Marin" avec lequel il débarque à Oléron.
Titulaire d'une citation, il se voit concéder la Médaille Militaire
et la Croix de Guerre avec étoile de bronze, à titre posthume.
C'est au cours des combats acharnés au lieu dit des "Allassins" que
le matelot le Robert Réard trouve une mort glorieuse le 30 avril
1945. Originaire de Saint Maur des Fossés où il nait le 4 août 1922,
il s'engage en janvier 1940 et sert en qualité de canonnier sur
différents bâtiments. Affecté à marine Rochefort en janvier 1945, il
rejoint le Bataillon de Fusiliers Marins de Rochefort.
Il se voit concéder la Médaille Militaire et la Croix de Guerre avec
palme, à titre posthume, avec la citation : "Tireur au FM n'a jamais
cessé de tenir l'ennemi sous le feu de son arme à la pointe des
Allassins, montrant alors un bel exemple de sang froid et de
courage. Tué à son poste face à l'ennemi".
Reportage photos mémorial /
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